oben
Ceci est la version française de notre page sur le Lycée Maréchal Ney >vers la version allemande (zur deutschen Fassung der Seite)
Chers anciens élèves du Lycée:
Si vous trouvez que quelque chose dans ce chapitre ne correspond pas à vos expériences de l'époque, ou si vous avez encore des informations complémentaires, écrivez-nous s.v.p. > Contact
Une liste de toutes les pages de ce site en langue française ou bilingues se trouve sur la page Français.
Trouvez ici les souvenirs et faits marquants rapportés par un
groupe d'anciens amis, élèves du Lycée.
|
MERCI !
|
Un grand merci à toutes les personnes qui ont aidé
avec leurs informations, photos etc.
à rédiger cette page.
Voilà les noms de quelques-unes de ces personnes :
Annemarie Brienne, François Touret, Jean-Gérard Robichez, Dieter Siekmann, Anne E. Fagherazzi,
Michael Holzhauser
et
d'autres membres du forum
"Potes
des écoles françaises de Sarrebruck". Rolf Wittenbrock, Jean Kind, Hans Bächle.
|
1a) Après la guerre, des écoles
françaises furent créées en Sarre
|
Après
la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains occupèrent brièvement les
territoires allemands de la rive gauche du Rhin, la Sarre comprise (voir Histoire). Mais au bout de peu de temps, la France obtint des États-Unis cette zone d'occupation. En conséquence, à partir du 10
juillet 1945, les troupes
d'occupation françaises entrèrent sur le territoire sarrois.Plus tard, des
fonctionnaires et des employés français occupèrent de nombreuses fonctions dans le gouvernement militaire, dans l'administration française des houillères de la Sarre, ainsi que dans l'industrie et le commerce.
C'est ainsi que, progressivement, de plus en plus de familles françaises s'installèrent dans notrepays. Leurs enfants d'âge scolaire devaient suivre
l'enseignement à proximité de leurs lieux d'habitation. Ils ne pouvaient pas
fréquenter les écoles allemandes, ne maîtrisant pas la langue. Il était donc
urgent de mettre en place un système scolaire français. La première école
primaire française fut créée dès octobre 1945 à Sarrebruck, cinq mois
seulement après l'entrée des troupes françaises en Sarre. Le 1er
décembre 1945, elle reçut le nom de Collège Maréchal Ney (pour une
description détaillée de cette école et de son développement, cf paragraphe
2d.)
Des écoles maternelles faisaient partie intégrante
de la plupart des écoles françaises. (Photos extraites de
[11]
Dans le reste de la Sarre, de nombreuses autres écoles primaires
françaises furent fondées. Elles comportaient de une à cinq classes et
comprenaient – comme les écoles de France – six niveaux (de la 12e à la 7e,
classe de fin d'études primaires). Le nombre d'écoles et d'élèves crût
rapidement au cours de l'année. À la fin de 1946, il y avait 14 écoles
primaires françaises dans le pays, fréquentées par 652 élèves au total [1]. En 1948, on comptait 19
écoles [2] et, en 1955, 21 écoles et
en tout 2 800 élèves. [3].
À cette époque, juste après la guerre, les débuts
furent difficiles, tant pour les enseignants que pour les élèves. On manquait
de combustible pour le chauffage, aussi bien que de manuels et de fournitures
scolaires. Les effectifs d'élèves augmentaient rapidement, du fait de l'arrivée
de nombreux Français en Sarre, d'où un afflux croissant d'enfants dans les
écoles françaises.
Liste
des écoles françaises en Sarre, à jour pour 1954-1955 (avec leurs adresses [3a], lorsqu'elles sont connues) :
Les écoles dans les localités soulignées
scolarisaient en moyenne environ 100 enfants pour 4 à 5 classes. Ces écoles
étaient les seules autorisées, à partir d'octobre 1947, à accueillir aussi des élèves
sarrois (voir plus bas). Les autres écoles n'avaient généralement qu'une classe
(Sankt Arnual et Merzig en avaient deux) de 10 à 20 élèves [4].
Dillingen*) (Neuschloss), Dudweiler (Neuhauser
Weg 2), Homburg (Untere Allee 71), Merzig (Parkstr. 40), Mettlach, Neunkirchen
(Gerichtsstraße 4), Sarrebruck (au sein du Collège Maréchal Ney et à
Sankt Arnual, Saargemünder Straße 95), Sarrelouis (Rue du Maréchal Ney
8), Sankt Ingbert (Kaiserstraße 1), Sankt Wendel (Balduinstraße 59),
Sulzbach (Beethovenstraße 17) et Völklingen (Püttlinger Straße
et/ou ? Stadionstraße), ainsi que, principalement pour les enfants des
douaniers français, dans les localités frontalières de Einöd (Alter Bahnhof),
Freisen, Jägersburg (Schulstraße), Nennig, Nohfelden (Schulstraße), Nonnweiler
(Hauptstraße), Saarhölzbach, Wadern et Weiskirchen.
*) L'école de Dillingen et le Lycée
franco-allemand de Sarrebruck (v. paragraphe 3b) sont les seules écoles françaises de Sarre encore en fonctionnement; elles entretiennent des relations étroites l'une avec l'autre.
Une autre école primaire française existait à Sarrebruck, dans la Feldmannstraße 72. C'était l'École
du Cdt. R. Paynel. Le bâtiment comportait, dans la cour, un préau très haut dans lequel les élèves jouaient avec des murmures
irrités pendant les récréations. Quand au préau c'était plutôt une source d'amusement, car la grande distraction des écoliers était se sauter du préau vers la cour en se servant du garde-corps. Peut-être que les institutrices n'appréciaient pas ce genre d'acrobatie. Les enseignants étaient des femmes (Mme Marescaux, Mme Caillat, Mme Robiole; et la directrice Mme Bettencourt), à l'exception d'un instituteur sarrois qui enseignait l'allemand. Il n'avait qu'un bras (probablement une blessure de guerre) et portait la plupart du temps un pardessus de cuir noir. Il maîtrisait à la perfection la conduite de sa Peugeot 203 noire avec son bras unique.
(Source: Souvenirs de Patrick Bach et deux autres témoins de l'époque.)
Une petite histoire que nous raconte Patrick Bach: À un moment nous avons habité Gärtnerstraße et pour nous rendre, ma soeur et moi, à l'école Feldmannstraße, nous prenions le trolleybus jusqu'en bas de la Feldmannstraße. Il y avait parfois une remorque et mon grand plaisir était de monter dedans et d'appuyer
lors des arrêts sur
le bouton, pour indiquer au conducteur qu'il pouvait démarrer. Evidemment avec l'autorisation et sous la surveillance du contrôleur.
|
1b) Les élèves sarrois étaient aussi admis dans les écoles françaises
Dès le 5 février 1946, le conseil de gouvernement émit un décret stipulant que les
élèves allemands avaient également le droit de fréquenter une école française
sur le territoire sarrois [5]. Un décret suivant (du 10 avril
1946) précisa que les parents d'un élève sarrois qui entendait fréquenter une
école française étaient tenus de faire une demande écrite auprès de l'école
concernée. L'établissement devait faire suivre la requête pour approbation au
département de l'éducation du gouvernement militaire. Sitôt que celle-ci était
obtenue, l'élève sarrois était autorisé à « quitter l'enseignement sarrois
pour aller à l'école française ». De plus, les parents devaient informer
l'école sarroise de l'agrément donné à leur demande de changement.
(Ce qui est intéressant, dans le deuxième
décret, c'est qu'on mentionne les « élèves sarrois », alors que, dans
la première ordonnance, il était question « d'enfants de nationalité
allemande ».)
Dans les paragraphes 2f et 2g, on pourra lire de façon
détaillée de quelle manière les élèves sarrois participaient à l'enseignement
du Lycée Maréchal Ney et quelles réactions suscitait
dans le pays cette possibilité de scolarisation hors du « parcours
scolaire normal. »
.
2) Le collège Maréchal Ney fut la seule école française en Sarre complétée par un lycée
|
2a) Bref aperçu de l'évolution du Collège/Lycée Maréchal Ney de Sarrebruck
(Une description plus complète de l'établissement
et de son histoire suit au paragraphe 2d.)
Le 5 Décembre 1945, le gouvernement militaire français fonde le Collège Maréchal Ney au coin de la
Mainzer Straße et de Am Kieselhumes.
Le 1er
août 1947, l'école prend le nom de Lycée Maréchal Ney.
Le 1er
octobre 1947, l'établissement devient officiellement un Lycée français à l'étranger
De 1949 à 1954 se poursuivit la construction du nouveau
bâtiment dans la Halbergstraße
d'après les plans de l'architecte Lefèvre
(cf paragraphe 2h).
Le 7 novembre 1949, la partie achevée des bâtiments est inaugurée
par Johannes Hoffmann et Gilbert Grandval (cf paragraphe 2e).
En
1953/1954 fut édifiée une aile à quatre étage
en retour, qui avait, elle aussi, été dessinée par Lefèvre. De plus, on
construisit, dans le domaine scolaire, un grand gymnase, le nouvel internat
de garçons, ainsi qu'un bâtiment abritant les logements du personnel
administratif.
À la suite du refus du statut de la Sarre par le référendum du 23
octobre 1955, le Lycée est menacé de fermeture.
Après l'incorporation de la Sarre à la RFA,
à partir de l'été 1959, des négociations entre la France et la Sarre
furent entreprises concernant un enseignement dans un établissement
bi-national.
Le résultat des négociations permit la
fondation, le 5 septembre 1961, du Lycée franco-allemand de
Sarrebruck (Deutsch- Französisches Gymnasium Saarbrücken) dans les locaux du
Lycée Maréchal Ney. L'inauguration officielle eut lieu le 25 septembre 1961 (cf
paragraphe 3).
|
2b) Les raisons de la dénomination du "Collège/Lycée Maréchal Ney"
(Texte de Rolf Wittenbrock)
Il n'existe pas d'informations
sûres concernant les motifs qui menèrent au choix de cette appellation, mais il
paraît évident que le gouvernement militaire français, en choisissant ce nom,
avait voulu rappeler un temps de bonne entente franco-sarroise. Le futur
maréchal Ney, originaire de Sarrelouis, était officier au service de la France ; il était un fidèle
compagnon de chevauchée de Napoléon et avait reçu de lui le titre honorifique
de « Brave des braves ». Cette dénomination pour un établissement
scolaire peut être interprétée comme l'expression d'un programme pour fixer les
relations culturelles et politiques entre la puissance occupante et la Sarre.
Cela apparaît clairement à l'occasion d'un événement spectaculaire ultérieur consistant à chercher à remémorer le souvenir de ce Sarrois patriote condamné à
mort: sur la Vaubaninsel (île Vauban), à Sarrelouis, un monument en
l'honneur du maréchal fut érigé, qui fut inauguré par le commandant en chef des
troupes françaises en Allemagne, le général Koenig, le 19 mai 1946.
Ce rappel habile des bonnes
relations culturelles et politiques entre Sarrois et Français, favorisées par
le gouvernement militaire, trouvait une force particulièrement convaincante à travers la personnalité du maréchal Ney ; il s'exprima dans
l'émission d'une série de timbres, sur lesquels figuraient, entre autres, le
monument au maréchal Ney [7].
|
|
Michel Ney est né en 1769 à Sarrelouis. Il est facile
de localiser sa maison natale, dans la vieille ville une plaque signale
l'événement. Cette maison se trouve
|
|
dans la Bierstraße, au 13, et abrite
aujourd'hui une "Auberge und Restaurant". - La plaque, à droite, indique les grandes dates de sa vie.
|
|
|
Photos: Monument (en haut à droite) extraite d'une brochure des années 50; photos couleur: Rainer Freyer 2010.
|
|
2c) Progression du nombre d'élèves du Lycée de 1945 à 1954
|
Année
solaire
|
Élèves
(total)
|
Dont
Sarrois
|
|
1945
|
194
|
(9)
|
1946/47
|
382
|
17
|
1947/48
|
602
|
92
|
1948/49
|
736
|
251
|
1949/50
|
985
|
446
|
1950/51
|
1279
|
645
|
1951/52
|
1412
|
728
|
(Photo extraite de "L'enfant et nous" [8])
Durant l'année scolaire 1952-1953,
le nombre total d'élèves se montait à 1 620,
dont 760 Français et 860 Sarrois
780 filles et 840 garçons,
1 060 élèves du premier degré
et 560 du secondaire
250 internes, 250 demi-pensionnaires, 1 100
externes
|
1952/53
|
1620
|
860
|
1953/54
|
?
|
700
|
Les chiffres fournis varient légèrement
d'une publication à l'autre.
|
2d) L'histoire du collège / lycée de 1945 à 1956
Cette histoire du lycée se fonde partiellement sur la brochure de Rolf Wittenbrock, publiée en 1986, à l'occasion du 25e anniversaire de l'existence du Lycée franco-allemand [9]. Malheureusement, jusqu'à
maintenant, on n'a trouvé en Sarre aucun document provenant de l'administration
du lycée, pas plus que de compte rendu d'activités. Ces documents sont sans doute
dispersés dans les archives françaises. On a donc dû s'appuyer sur les maigres
ressources des Archives sarroises, sur quelques extraits de journaux et sur
l'ouvrage de Heinrich Küppers concernant la politique éducative sarroise [10]. Nous avons trouvé d'autres
informations dans une brochure de la Mission diplomatique française en Sarre,
datant de 1953 et concernant le lycée [11] ; grâce aussi à la récente découverte d'un article de périodique
français de 1953 du proviseur de l'époque, M. Bourgeois [12]. Et nous sommes
également redevables à des récits personnels d'anciens élèves du lycée et à des documents
soigneusement préservés.
|
Dans le paragraphe 2a, nous avons indiqué pourquoi, en 1945, il était
indispensable d'établir des écoles françaises en Sarre. La première fut créée à
Sarrebruck en octobre 1945 comme école primaire. Pour ce faire, on utilisa les
locaux de ce qui s'appelait à l'époque Bismarckschule
(depuis 1956 elle s'appelle Schillerschule), Schillerstraße 16, entre les
débouchés de la Rosenstraße et de la Karlstraße. En face, se trouvait alors la Villa Rexroth (Schillerstraße 13), dans
laquelle la présidence du gouvernement, la commission administrative et, à
partir de 1947, le gouvernement sarrois, avaient leur siège. (Voir l'extrait de plan, en-dessous.)
La cantine de l'école française se trouvait au rez-de-chaussée de la
Villa Rexroth ; les demi-pensionnaires y prirent leur déjeuner jusqu'en
1947. Les cartables restaient dans l'école [13]. Au bénéfice de quelques
classes, on utilisa des locaux d'un bâtiment situé derrière l'école
(Karlstraße 1, aujourd'hui Saarländisches Künstlerhaus/Maison des artistes
sarrois). [14](Photo: Jean Kind.)
|
|
|
Illustration de gauche :
Sur cet extrait de plan, la Bismarckschule
figure en vert. De la fin de 1945 à la fin de 1946, les 9e et 8e (CE2-CM1)
étaient logés dans deux baraquements de bois (bungalows, aussi en vert). Ils
étaient bâtis sur la pelouse de la Villa Rexroth. (Dessin : Jean Kind)
Informations sur les
dénominations des bâtiments et des rues : Dans les années 1950, il y eut des changements et des
interversions de noms. La rue qui s'appelait
autrefois Schillerstraße est, depuis
à peu près 1956 Bismarckstraße.
L'école portait l'ancien nom de Bismarckschule
jusqu'au début des années 1950 [15]. Elle prit alors celui de Schillerschule
[16]. À ce sujet, voir ici. - La Schillerschule abrite aujourd'hui la
collection d'instruments de musique du Conservatoire de musique (Hochschule für Musik (HfM), situé juste en
face ; jusqu'à 2007 environ, s'y trouvait les anciennes collections du
Musée de la Sarre (Saarland-Museum).
|
Le 5 décembre 1945, l'école prit le
nom de Collège du Maréchal Ney (plus tard, on omit le "du").
Rapidement il fallut prévoir de nouveaux espaces scolaires ; on exploita
l'immense domaine de l'ancienne caserne de Uhlans, entre la Mainzer Straße, la
rue Am Kieselhumes et la Halbergstraße. En premier lieu, on utilisa une partie
de la caserne, laissée en l'état, à l'angle Mainzer
Straße/Am Kieselhumes. L'adresse était Mainzer Straße 136.
Photo: Voici à quoi ressemble le bâtiment aujourd'hui. Il sert aux besoins de la police, comme la plus grande partie de l'esplanade des Uhlans. (Photo: R. Freyer, 2010).
La Bismarckschule n'avait pourtant pas perdu sa fonction d'école française ; elle fut utilisée encore quelques années. D'abord, dans les deux bâtiments du collège, se trouvaient uniquement les classes de 11e et 12e (CP et CE1), qui n'étaient fréquentées que par peu d'enfants de 5-6 ans. On dit qu'au début
il n'y eut que sept élèves accueillis [17]. Mais dès le 4 janvier 1946, 124 élèves fréquentaient l'établissement. Ils se répartissaient sur toutes les
classes d'âge et tous les niveaux scolaires, de la 11e à la 1re
[18]. Les élèves sarrois n'étaient pas
encore admis. Durant les deux trimestres suivants, furent entrepris, dans des
conditions souvent difficiles, les indispensables travaux de construction. En
octobre 1946, on adjoignit un internat au collège; il fut pour peu
de temps installé au voisinage des militaires français, dans la caserne de
la Hellwigsstraße, puis dans la
deuxième caserne des Uhlans, dans la Mainzerstraße.
En octobre 1947, le collège fut transformé
officiellement en un Lycée français à
l'étranger [19]. Pour la première fois, 92 écoliers sarrois furent admis à suivre
l'enseignement (cf paragraphes 1b et 2f).
L'effectif des élèves augmenta tant qu'on compta, en 1947, jusqu'à 43 élèves
par classe. Progressivement, l'espace se réduisait et le lycée s'efforçait de
trouver à louer des locaux adaptés à proximité de l'établissement, dans la Im
Mainzer Straße [20]. Dans ces premières années, le proviseur était Pierre Sorand [21].
|
|
L'illustration
montre l'ensemble des bâtiments, suivant les plans de l'architecte Lefèvre. La
plupart des élèves du LFA doivent la connaître, car elle est affichée dans le
couloir à côté du bureau du directeur.
(Reproduction
et mise en forme; R. Freyer. 2010.)
L'accord
culturel franco-sarrois du 15 décembre 1948, stipulait explicitement la
garantie du maintien et du développement de l'enseignement français en Sarre
(article 20) ; en conséquence, s'ouvrait un avenir sûr permettant une
extension du lycée correspondant à ses besoins.
À la suite de cela, on entama, en trois tranches, la
construction de plusieurs bâtiments neufs, grands et modernes, en suivant les
plans de l'architecte Lefèvre (cf paragraphe 2h),
sur le côté opposé de l'ancienne esplanade des Uhlans, donc le long de la Halbergstraße.
|
En premier lieu fut édifié un grand
bâtiment neuf de 110 mètres de long, aux lignes modernes et harmonieuses. Le terrain incluait, avec la cour de récréation et un grand
terrain de sport, une superficie de près de 3 hectares. En octobre
1949, toutes les classes primaires, les classe de filles de niveau collège et l'internat
des filles emménagèrent dans le nouvel édifice.
|
|
On installa aussi une école
maternelle pour les enfants français et sarrois de 3 et 4 ans. Les classes furent nommées M1, M2 und M3. De 1950 à 1956, les enseignantes maternelles étaient Mme Revert, Mme Sevrin, Mlle Limelette, Mme Mayer und Mme Chossat. (Source: les palmarès de ces années).
|
|
Le 7 novembre 1949, le bâtiment de la Halbergstraße fut solennellement inauguré (cf
paragraphe 2b). Les garçons des classes secondaires demeurèrent
temporairement (certains jusqu'en 1954) dans le bâtiment au coin de la Mainzer
Straße, et l'internat des garçons fut transféré dans la Bismarck- schule.
Dans une deuxième tranche, fut édifié
sur le terrain un internat de garçons vaste et confortable (ill.
à gauche). Il offrait 160 places et fut mis en service le 1er janvier 1953 [22].
|
La troisième tranche
comprenait une aile de quatre étages en équerre par rapport au
premier bâtiment, sur son flanc Est (photo à droite). Elle était prévue pour
les classes d'externat du secondaire et fut achevée en 1954. Ce bâtiment était
aussi dû à l'architecte Pierre Lefèvre.
(Six photos extraites de [11].)
|
|
Ainsi le lycée avait une capacité totale
d'accueil de 2 000 élèves, dont 300 internes et 300 demi-pensionnaires (cf
Bourgeois p.2). L'établissement comprenait une école maternelle ainsi que
la totalité des niveaux primaires et secondaires. Il était devenu un lycée
français complet avec internat et enseignement primaire annexé [23].
|
Les
internats comprenaient des foyers avec jeux, disques
et radios. Une fois par semaine, les élèves pouvaient aller en groupe au
théâtre, au concert ou au cinéma, ou encore utiliser l'atelier de pyrogravure.
Chaque mois avait lieu une excursion avec visite de diverses institutions du
pays [24].
D'anciens internes racontent qu'ils bénéficiaient de très peu de liberté et que
– comme c'était l'usage dans toutes les écoles françaises – ils étaient soumis
à une discipline très stricte. A droite: Les tarifs de l'internat en
1958 : 33 000 F, ce qui correspondait à environ 280 DM – pas bon
marché pour l'époque !
|
|
Le Foyer des
filles Lavabos des garçons Foyer des garçons
2e) La cérémonie d'inauguration des nouveaux bâtiments Halbergstraße 112 le 7 novembre 1949
Le nouveau bâtiment du Lycée Maréchal Ney
dans la Halbergstraße, à Sarrebruck entre en service, lundi 7 novembre 1949. À
la célébration participaient Gilbert
Grandval, haut-commissaire, Johannes
Hoffmann, ministre-président, Peter
Zimmer, président de l'assemblée du Land et maire, >>
|
|
Michael Schulien, Visiteur apostolique pour la Sarre, ainsi que le proviseur du Lycée, M. Bourgeois. Le ministre des cultes,
Emil Straus, accompagné par une délégation sarroise, était en voyage officiel à
Paris ; il était représenté par M. Burghardt, inspecteur principal de
l'enseignement (Oberschulrat).
|
Arrivée des invités. Le drapeau
sarrois flotte sur le bâtiment scolaire (en haut, à droite).
Les armoiries de la Sarre sont apposées au mur extérieur. (Toutes les photos de la cérémonie
d'inauguration : Collection François Touret.)
|
(probablement)
Michael Schulien, Grandval et le proviseur Bourgeois
Grandval s'adresse
aux invités. Derrière lui, sur le mur
Visiteur apostolique en Sarre
le drapeau tricolore (au milieu) sarrois.
Le nombre important des
invités et le contenu des discours manifestaient clairement les objectifs de la
politique culturelle de la France en Sarre et insistaient sur l'importance
politique de la mission éducative de l'école. Grandval précisa que le but
ultime de l'étroite collaboration franco-sarroise dans les domaines de
l'éducation et de la culture était, pour l'avenir, de parvenir à une coopération
en matière de politique éducative pour l'ensemble de la jeunesse européenne et,
plus tard, pour la jeunesse du monde entier [25].
Deuxième à partir de la
gauche : Gilbert Grandval, au milieu (en manteau Grandval s'exprime devant une classe. Deux élèves
de fourrure) Mme
Grandval. Plus loin à droite : Johannes Hoffmann. semblent plus intéressées par le photographe.
Le lendemain on pouvait lire, entre autres
choses, dans la "Saar-Volksstimme" :
« Dans les allocutions, on a indiqué
que cette école franco-sarroise devait servir au destin commun des Sarrois et
des Français. Elle a également ouvert ses portes aux enfants sarrois. Les
garçons et les filles de Sarre qui apprennent et travaillent aux côtés
d'écoliers français ont l'occasion de s'en rapprocher et de se comprendre. Près de la moitié du millier d'élèves sont
sarrois. Le moment crucial de l'inauguration du nouveau bâtiment, célébrée par
les chants des élèves, fut l'allocution du haut-commissaire. Elle soulignait, parmi d'autres thèmes, que
les classes du lycée franco-sarrois sont remplies d'enfants français et sarrois
qui sont unis dans une camaraderie spontanée née au sein d'une même
communauté. » [26]
Maxime Bourgeois, proviseur Le
Haut Commissaire Grandval en uniforme
Probablement M. Burghard, inspecteur
principal de l'enseignement
Vaste auditoire dans la
salle des fêtes. Au 1er rang ont pris place les personnalités ; derrière,
des professeurs, des parents, des élèves écoutent attentivement. La salle était
ornée de drapeaux français et sarrois.
Le chœur
mixte des élèves interprète un chant. - Illustration de droite : Johannes
Hoffmann et Grandval rendent visite à Françoise
Neyret, professeur de mathématiques,
dans sa classe. D'anciens élèves gardent encore d'elle un bon souvenir, car
c'était un bon professeur. Elle est décédée en janvier 2012 à Grenoble, à 88
ans environ. (Communiqué
par Jean Kind.)
|
2f) L'enseignement au lycée pour les élèves français et sarrois
Comme
dans toutes les écoles de France, le personnel du lycée était composé de Français.
Suivant le système français, l'enseignement était donné durant toute la
journée. La fin des cours avait lieu à 16h15; le jeudi était libre, les
installations sportives étant éventuellement réservées aux internes
l'après-midi. L'enseignement était donné en français et suivait les
programmes français [27].
L'examen
d'entrée en 6e, le Certificat d'Études primaires, et le B.E.P.C. pouvaient être
passés à Sarrebruck. En revanche, pour l'écrit du baccalauréat, il fallait se
rendre au Lycée Pange, à Sarreguemines, et pour l'oral voyager jusqu'à
Strasbourg. Ainsi qu'il est d'usage en France, les corrections n'étaient pas
effectuées dans l'établissement.
Comme
il a été indiqué dans le paragraphe 1b, les élèves sarrois étaient également
admis au lycée. (Les raisons pour lesquelles les parents y inscrivaient
leurs enfants, cf. paragraphe 2g.) C'est pourquoi il était sans importance qu'ils aient ou non appris le français préalablement. Les Sarrois dépourvus de connaissance du français, ou dont les connaissances étaient limitées, étaient admis dans des classes parallèles au classes entièrement françaises ("6e, 5e et
4e sarroises" ; en allemand: Sexta, Quinta und Quarta).
Même dans ces classes dites "spéciales", l'enseignement était donné,
dès le jour de la rentrée, en langue française, mais par des enseignants qui
possédaient de solides compétences en allemand. Seuls les cours d'allemand et
de culture régionale (Heimatkunde) étaient donné en allemand. Pour
combler leurs lacunes en français, les Sarrois avaient 10 à 12 heures
supplémentaires de cours de français par semaine. En compensation, les horaires d'histoire,
géographie et sciences naturelles étaient diminués [28]. Dès que leurs compétences
en français le leur permettaient, les élèves sarrois étaient admis dans la
classe intégralement française correspondant à leur âge. Cela pouvait se
produire au bout d'un an, pour la plupart au bout de deux années, pour
quelques-uns seulement au bout de trois ans. Les rares élèves qui n'atteignaient
pas le niveau requis en français devaient quitter le lycée.
Le
fait que la plupart des élèves sarrois aient satisfait aux exigences de
l'école, malgré toutes les difficultés qu'ils avaient à affronter, est à porter
à leur crédit. Grâce à une volonté de fer, peut-être aussi sous la pression de
leurs parents et de la stricte discipline de l'établissement, nombreux furent ceux qui achevèrent leur scolarité avec succès. Ils devaient probablement travailler plus dur que leurs camarades
fréquentant les écoles sarroises.
Toutefois les enseignants aussi partageaient ce fardeau : ils
travaillaient souvent sans manuels et devaient se procurer par eux-mêmes le
matériel pédagogique. Dans le cours ultérieur de leur vie, les élèves ayant
réussi leur parcours bénéficiaient d'une culture étendue et d'un parfait
bilinguisme.
Cela
vaut aussi pour les élèves français, avec une petite restriction. Ils n'étaient
pas soumis, comme leurs condisciples sarrois, à des cours intensifs dans
l'autre langue, mais seulement à quatre heures hebdomadaires d'allemand,
approximativement le même régime que leurs camarades de France. C'est pourquoi
il était fréquent qu'ils n'atteignent pas une même compétence bilingue que les
Sarrois. Malgré tout, plusieurs d'entre eux y parvenaient, ce qui était dû soit
à ce que leurs parents étaient binationaux, soit au fait qu'ils jouaient souvent
dans la rue avec des enfants allemands.
Le
lycée n'était pourtant pas, comme l'est le futur (et actuel) LFA/DFG, une vraie
« école transfrontalière de compréhension franco-allemande », avec
des cours en allemand aussi bien qu'en français (cf chapitre 3). C'était
bien plutôt un établissement purement français dans lequel étaient intégrés
des élèves sarrois grâce à des cours intensifs de français. C'est à l'occasion
de l'inauguration de 1949 qu'on employa l’appellation "Lycée français-sarrois Maréchal Ney". Mais elle ne put
jamais s'imposer et ne fut plus jamais utilisée officiellement. On peut y voir
une preuve que ni la direction d'établissement ni le corps enseignant n'étaient
à l'époque acquis à l'idée de transformer une école française en une école
biculturelle [29].
Malgré
tout, des liens étroits d'amitié se manifestèrent fréquemment entre les
élèves français et leurs camarades de classe sarrois. Ils durèrent longtemps
après leur vie scolaire ; parfois même ils se maintiennent jusqu'aujourd'hui.
Ainsi quelques-uns d'entre eux participent à un forum sur Internet, créé par
Annemarie Brienne, "Potes des écoles françaises de Sarrebruck" (http://potesdesarrebruck.xooit.fr).
De nombreux anciens échangent les souvenirs de leur vie au lycée. Le forum
n'est accessible qu'à des participants identifiés. Les conditions : être
né entre 1944 et 1955 et avoir été élève d'une école française de Sarre. Il
existe aussi une « Association des anciens élèves et enseignants du Lycée
franco-allemand », dont la direction se compose de François Touret, Eva-Maria Dorscheid et Anne
E. Fagherazzi.
Les illustrations
de ce paragraphe 2f (de haut en bas) : Dans les locaux de la Halbergstraße : Une salle de
travaux pratiques. - La cuisine. - Un réfectoire. Photos
tirées de la brochure [11]
|
2g) Pourquoi de nombreux parents sarrois ont envoyé leurs enfants au lycée
français
Sur
ce sujet on ne peut qu'émettre des hypothèses. Le lycée offrait des avantages
que les écoles sarroises ne pouvaient pas proposer :
- enseignement
durant toute la journée, avec étude l'après-midi
- maintien
des enfants dans le même établissement, sans changement, de l'école maternelle
au baccalauréat
- enseignement
intensif et simultané en deux langues, cours en français dans toutes les
matières au plus tard à partir de la 3e, d'où acquisition d'un solide
bilinguisme
- baccalauréat
permettant l'accès à l'enseignement supérieur sarrois et français, ainsi
qu'à celui d'Allemagne, sans épreuves complémentaires.
Toutefois,
quelques éléments ont certainement dû guider certains parents dans leur choix
du lycée comme école pour leurs enfants :
|
Alors
que l'enseignement en Sarre autonome était, dès l'origine, fortement teinté de
confessionnalisme, le système français était traditionnellement laïque. Le
lycée de Sarrebruck l'était également. Ce qui voulait dire que l'enseignement
de la religion occupait une bien moins grande place que dans les autres écoles
et qu'il n'y avait pas d'influence cléricale dans les programmes ni dans la vie
de l'établissement. Alors que le ministre des cultes sarrois Straus (CVP,
Christliche Volkspartei = Parti populaire chrétien) combattait la naissance de
tendances à la sécularisation dans les écoles publiques, il ne pouvait rien faire
dans le lycée : il était obligé d'y laisser subsister l'orientation laïque
de l'enseignement. Les parents sarrois qui voulaient éviter – quelles qu'en
aient été les raisons – l'enseignement teinté de religion des écoles
confessionnelles trouvaient dans l'inscription de leurs enfants à l'école
française un moyen légal d'y parvenir.
|
Cette
possibilité provoqua des protestations véhémentes, particulièrement dans le
monde religieux. Car cela contredisait ouvertement le principe de l'école
confessionnelle explicitement inscrit dans la constitution de la Sarre. Une
grande partie du corps enseignant catholique sarrois rejeta le lycée. Les
autorités se trouvaient mises dans une situation embarrassante : d'un côté
le principe de l'enseignement confessionnel était inscrit dans la constitution,
d'un autre côté il fallait mettre en évidence le lien étroit entre la Sarre et
la France. La possibilité, ouverte à tous, de fréquenter les écoles françaises
parut un moyen adapté [30]. La proportion des élèves
qui échappèrent ainsi aux écoles confessionnelles resta très limitée. Seuls
environ 1 % de tous les élèves sarrois étaient inscrits dans une école
française [31].
|
2h) Quelques remarques
sur l'architecture des bâtiments de la Halbergstrasse
Dans Memotransfront,
Rolf Wittenbrock signale que, dès 1945, qu'un groupe d'architectes, autour de Georges-Henri Pingusson (1894-1978),
avait, dès 1945, reçu de la Section Urbanisme et Reconstruction du gouvernement
militaire la mission d'organiser la reconstruction des villes détruites en
Sarre. Avec quelques autres architectes, ce groupe constitua l'"Équipe des
Urbanistes de la Sarre". C'est ainsi que furent conçus, entre autres, les
plans des immeubles d'habitation du quartier de Bruchwiesen (projet de Marcel
Roux). Pingusson, disciple du célèbre architecte Le Corbusier, dessina plus
tard les plans du grand bâtiment de l'ambassade de France, actuel ministère des
Cultes. Ce fut l'unique projet qu'il réalisa à Sarrebruck [32].
(En raison de problèmes de stabilité
ainsi que de chauffage et d'isolation, il est sous le coup d'une obligation
globale de restructuration - cf. Saarbrücker Zeitung, 15.10.2010, p. B1 et ibid.
23./24.10.2010, p. B2).
Une autre tâche pour les urbanistes a
été l'élaboration du nouveau Lycée
Maréchal Ney. Il fut construit sur le terrain de l'ancienne caserne de
Uhlans, entre la Halbergstraße et la
Mainzerstraße. Les plans avaient été dessinés par Pierre Lefèvre [33],
originaire de Marseille. Lefèvre avait également dessiné l'aile à quatre
étages, à angle droit avec le bâtiment précédent, qui fut construit en
1953-1954 (à droite sur la photo du Landesarchiv Saarbrücken). En outre, sur le terrain du lycée, furent
édifiés, en 1954, un grand gymnase, un internat, ainsi que les logements du
personnel administratif.
Dans le Lexique artistique de la Sarre (Kunstlexikon Saar),
l'auteur, Oranna Dimmig,
écrit :
« À proximité immédiate du quartier
de Bruchwiesen, l'équipe d'urbanistes réalisa un autre projet. Dans la
Halbergstraße s'élève le nouveau du "Lycée Maréchal-Ney", édifié sur
les plans de Pierre Lefèvre. De même que les immeubles d'habitation, dus à
Marcel Roux, ce bâtiment est orienté au Sud. L'entrée et les locaux secondaires
ou techniques ont reçu des petites fenêtres et occupent le côté Nord ; au
Sud, les espaces principaux, possèdent de très larges surfaces vitrées.
Particulièrement notables apparaissent, en saillies appuyées, les saillies
bandeaux horizontaux et verticaux, qui donnent relief et articulation à une
façade sobrement fonctionnelle. » [34]
Rolf
Wittenbrock donne la description suivante du
bâtiment :
"Deux hauts bâtiments, de
structure rythmée mais diverse, s'étendent le long de la Halbergstraße. Entre eux, dans la zone
d'accès à l'école, se trouve un corps central pour l'administration. À l'Est,
un bâtiment de quatre étages, disposé en équerre, édifié postérieurement,
constitue par ses volumes un contrepoint aux parties plus anciennes, qui n'ont
que deux ou trois étages. Pour autant, tous les bâtiments se fondent dans un
ensemble unique grâce au traitement homogène des façades et à l'emploi de toits
plats. La caractéristique structurelle générale réside dans les grande surfaces
vitrées offertes aux classes exposées au Sud, à l'Est et à l'Ouest ; ce
qui, à la manière des précurseurs de cette époque, permet l'entrée de la
lumière et de l'air, prenant ainsi en compte les principes architecturaux
modernes. En conséquence, les autres éléments des façades, nervures,
poutrelles, et renforts , sont très élancés. La symétrie rigide des façades
ainsi que la clarté et la légèreté de leur structure, ont été rendues possible
par le coffrage de l'ensemble sur place, en 1949. En 1998-1989, les locaux ont
été complètement mis aux normes d'hygiène. Plus de la moitié des surfaces
consacrées à l'enseignement a été transférée au ministère de l'intérieur
voisin. Plusieurs portions de des bâtiments ont été détruites, dont deux salles
de sport appartenant au lycée. Les dégâts des façades ont été réparés et des
espaces intérieurs redécoupés (…) "
Le Lycée franco-allemand
n'a pas seulement été la première construction ex nihilo d'une école
après la guerre, mais aussi un des premiers chantiers employant le béton armé
en Sarre. Selon la protection des monuments, ce bâtiment est un « incunable
de l'architecture française des années 1940 » et un exemple très représentatif du
réalisme fonctionnaliste sur le sol sarrois. Depuis quelques années, il appartient
au patrimoine culturel de notre pays." [35]
|
2i) Points divers de la vie scolaire
|
A) La direction du lycée en 1950
Debout, de gauche à droite): M Chavanne (Econome), M Chossat (Directeur de l'école primaire), M Carnaud (Surveillant général garçons).
Assis, de gauche à droite: Mlle Souillac (censeur de filles), M Pellier (Intendant), M Bourgeois (Proviseur), M Simonin (censeur garçons), Mme Simonin - (Surveillante générale filles).
(Photo: Evelyne Lachmann)
|
|
|
B) L'infirmerie
Le lycée
comprenait aussi une infirmerie qui était constamment encombrée. Elle
dispensait aux élèves des soins pour les blessures qu'ils avaient pu se faire
en glissant ou en tombant dans la cour de récréation ou pendant le sport, et
s'étaient couronné le genou. Ce qui arrivait très souvent, car le revêtement
rouge était très glissant et était constitué de scories aux arêtes vives. En
dehors de cela, tous les élèves étaient radiographiés deux fois par an (cf
illustration à gauche) et subissaient un examen physique. Grâce à l'examen du
sang et de l'urine, on pouvait, dès leur incubation, déceler les nombreuses
maladies qui affectaient les enfants de l'après-guerre, ce qui à cette époque
était particulièrement important [Communication
d'Erhard Curette]
Photo : examen radiologique (extr. de la brochure [11])
|
C) La vie artistique au Lycée
Maréchal Ney
Si les lycéens bénéficient d'un très bon enseignement général, l'aspect artistique de leur formation n'est pas négligé. Deux professeurs de français, Monsieur Rodier et Monsieur Tocanne ont créé un "Cercle
Symphonique". Périodiquement ils nous présentent un compositeur classique,
nous parlent de sa vie et de son œuvre. Puis une œuvre est choisie et expliquée. Enfin nous l'écoutons. C'est ainsi que j'ai appris à aimer la
musique classique. D'autre part des musiciens renommés sont venus au lycée :
Lily Laskine (harpiste célébre), l'orchestre de chambre de la Sarre. Nous sommes
allés au Rathaus (hôtel de ville) pour écouter Samson François, grand
spécialiste de Chopin. Quand le "Centre dramatique de l'est"présente une pièce de théâtre au "Stadttheater" nous allons la voir. Nous pouvons aussi écouter des œuvres interprétées par la chorale du lycée ou des pièces de théâtre jouées par des élèves de l'établissement. Ainsi la culture artistique n'est pas oubliée.
Pierre
ANDRE. Ancien élève du Lycée au cours des années 50
|
D) Le sport avait aussi un rôle important au lycée
On
pouvait pratiquer le football, le basket, le volley, l'athlétisme, le tennis et
la natation. Le lycée participait souvent à des compétitions sportives. Au
début des années 50, il obtint le record de France, catégorie garçons, pour le
50 mètres dos chez les minimes [30].
|
|
|
Les
illustrations ci-dessus montrent :
a)
Une partie de volley féminin dans la cour
b)
Des garçons disputant une partie de basket ; quelle équipe vient de
remporter un point ?
Ces
deux photos sont tirées de [11]
Les
deux illustrations à gauche montrent l'équipe masculine de basket, de la classe
de seconde. En 1954, elle joua contre le Lycée de Nice. Le professeur de sport
était M. Vergé.
Photos : Jean-Pierre Caylus
|
Après le match perdu (0-5) de l'équipe de foot
contre le Lycée de Forbach au Kieselhumes en Novembre 1954.
En
novembre 1954, l'équipe de foot du Lycée Maréchal Ney rencontra celle du Lycée de Forbach sur le petit
terrain du Kieselhumes. Malheureusement
les Sarrebruckois perdirent sur un score de 0 à 5.
Debout,
de gauche à droite : Le capitaine de l'équipe de Forbach - Jacky Chavanne -
Raymond Müller - Roger Jaquet - Roger Kahn (gardien de but) - Gottfried Hilgert
- Jürgen Muhlke.
Accroupis
: Jacques Marx - Gérard Menu - Roger Dornier - Norbert Cottong - Roger Cahn [au
nom voisin de celui du gardien de but !]
|
|
|
|
E) Une photo de classe de 1956
|
La
classe de Math élem de 1956, installée de puis l'année précédente dans les
bâtiments de la Halbergstraße. Albert Neyret, professeur, est assis au centre du
premier rang, Jean Kind (2e rang, 1er à g.), réalisa le portrait de son
professeur le dernier jour de l'année ; mais celui-ci lui confisqua la
feuille, la rangea et la garda. Cinquante-trois ans après, en 2009, à
l'occasion d'une rencontre d'anciens, il la montra fièrement à ses anciens
élèves. Jean Kind l'a reproduite ici.
|
|
|
F) Impressions du bal de la Saint Charlemagne
(Novembre 1955, dans la Salle des Fêtes du « Nouveau Ney »)
Chaque année, à la Saint Charles (le dernier vendredi de Janvier), en l'honneur de Charlemagne (Carolus Magnus, Karl der Große) adopté en France comme patron des élèves
méritants, le lycée organisait une soirée festive avec un bal rassemblant enseignants, parents, personnel administratif et élèves à partir de la seconde. Les élèves y jouaient parfois des petites comédies caricaturant leurs professeurs, et le tout se terminait dans une fête bon enfant autour de tables où on sablait le champagne. (Texte et photos: Jean Kind.)
|
|
|
Georges Roussy écoute ce que M. Vautard (maths)
dit à M. Piquemal (français).
|
M. Vautard (maths) danse avec une de ses bonnes élèves:
Agnès Verdillon
|
|
|
M. Grossmann (hist-géo), M. Vergé (éd. physique),
M. Neyret (maths, caché), M. Vautard (maths., de dos)
|
Georges Roussy danse avec Mme Neyret.
|
3a) 1957 à 1961: Des
années d'incertitudes du lycée après le refus du statut de la Sarre par les Sarrois
Après
que les Sarrois, par le référendum du 23 octobre 1955, eurent rejeté le Statut de la
Sarre, il apparut très vite que la Sarre
allait être rattachée à l'Allemagne. Ce qui eut pour résultat que de nombreux
Français qui, en Sarre, travaillaient par exemple dans l'administration ou
auprès du gouvernement ou à la douane, quittèrent le pays.
Les conséquences pour le
Lycée Maréchal Ney seront brièvement développées dans ce paragraphe, encore en
chantier.
|
3b) De
1961 à aujourd'hui: Lycée Franco-Allemand (LFA) Sarrebruck
|
En 1961, le Lycée franco-allemand (LFA) fut fondé
dans les locaux du Lycée Maréchal-Ney, dont il prenait la succession. Le 25
septembre, il était inauguré officiellement. Sa mission culturelle et politique
particulière est d'être un établissement transfrontalier servant la
compréhension franco-allemande. Les élèves sont fortement incités à pratiquer
la langue de l'autre partenaire, si bien qu'il acquièrent une aptitude bilingue
correcte. Ils possèdent de plus une connaissance complète des deux langues. Le
Lycée est fréquenté par plus de 1 000 élèves.
Extrait du site dfg-lfa.org :
Qui sommes-nous ?
Nous sommes un collège-lycée franco-allemand de 1000 élèves
encadrés par 90 adultes
-
où vivent et travaillent ensemble des élèves et des professeurs originaires
de deux cultures différentes et ayant deux langues maternelles différentes ;
-
où se rencontrent, se confrontent et s’enrichissent mutuellement deux
systèmes scolaires et deux modes d’évaluation différents ;
-
où s’élabore progressivement une synthèse des deux systèmes avec le souci
d’en tirer ce qu’il y a de meilleur.
Que voulons-nous ?
Faire des élèves qui nous viennent de la région SAAR-LOR-LUX des citoyens de l’Europe
-
en les faisant vivre et travailler quotidiennement ensemble ;
-
en en faisant des citoyens trilingues ;
-
en leur apportant les compétences transculturelles appropriées ;
-
en leur donnant le désir d’aller vers les autres, de s’enrichir de leurs expériences et de partager les leurs avec eux.
-
en proposant une progression pédagogique adaptée à des élèves originaires de familles biculturelles, à des enfants qui disposent déjà d’une certaine maîtrise de la langue du partenaire, à des enfants français amenés à s’immerger dans la culture allemande, à des enfants allemands ayant suivi une scolarité française.
Comment faisons-nous ?
-
Nous renforçons l’enseignement dans la langue du partenaire dès l’entrée au LFA, c’est-à-dire en 6ème de collège et en Fünfte de section allemande.
-
Nous mettons en place des tandems d’enseignants des deux langues dès la 6ème.
-
Tous les élèves apprennent l’anglais dès la 6ème.
-
Les élèves sont regroupés en classes différenciées selon leur origine scolaire française ou allemande en 6ème et 5ème.
-
Les élèves des deux langues maternelles sont mélangés dans les classes dès la 4ème (hormis certains enseignements).
-
Au fur et à mesure de sa progression scolaire l’élève va rencontrer de plus en plus de matières enseignées dans la langue du partenaire.
-
Un baccalauréat spécifique (Baccalauréat Franco-Allemand)
permet d’organiser les apprentissages en fonction de programmes scolaires adaptés à nos objectifs et reconnus par les deux pays.
-
Chaque professeur enseigne dans sa langue maternelle.
Si vous désirez plus d'informations sur le LFA, veuillez consulter son site dfg-lfa.org ou vous adresser au
secrétariat
de l'école.
Photos du paragraphe 3b) : Rainer Freyer, 2010.
|
La photo en bas montre la Statuette du Maréchal Ney, remis en cadeau par Gilbert Grandval au directeur du Lycée Maréchal Ney en 1949
à l'occasion de l'inauguration du nouveau bâtiment dans la Halbergstraße (voir au-dessus, au paragraphe 2e) als Geschenk überreichte. Photo: Jean Kind.
|
Annotations:
[1] Küppers, Heinrich. Bildungspolitik im Saarland 1945 - 1955. Veröffent- lichungen der Kommission für saarländische Landesgeschichte und Volksforschung XIV. Saarbrücken 1984. S. 113, Anm. 271.
[2] Küppers, ibd. S. 166, Text und Anm. 160a.
[3] Wirtschaftliches und kulturelles Handbuch d.Saarlandes. 1955. S. 27.
[3a] Adressen aus: Unterricht Erziehung, Band Saarland. Paulus Rehm
Verlag München, o. D., etwa 1954/55.
[4] Küppers, ibd. S. 166. Anm. 163.
[5] Amtsblatt des Regierungspäsidiums
Saar, Nr. 2/1946 vom 28.02.1946
[6] Amtsblatt des Regierungspäsidiums
Saar, Nr. 9/1946 vom 28.04.1946
[7] Wittenbrock, Rolf. Vom Collège Maréchal Ney zum Deutsch-Franzö-
sischen Gymnasium. In: Deutsch-Französisches Gymnasium (Hg.)
Deutsch-Französisches Gymnasium 1961–1986. Saarbrücken 1986.
S. 17
{8] L'enfant et nous. Revue française et internationale d'information
culturelle et sociale. No.10. Paris, o.J. [ca.1953].
[9] Wittenbrock, ibd. S. 17-29.
[10] Küppers, Heinrich. Bildungspolitik. (Siehe Anm. 1.)
[11] Mission Diplomatique Française en Sarre (Hg.). Lycée Maréchal
Ney Sarrebruck. Saarbrücken, o.J. [1953].
[12] M. Bourgeois. Le lycée français de Sarrebruck. In: L'enfant et nous.
[Siehe Anm. 8.] [S. 27f.]
[13] Info: Jean Kind.
[14] Info: Jean Kind.
[15] Saarbrücker Adressbuch von 1936.
[16] Saarbrücker Adressbuch ab 1952/53.
[17] Wittenbrock, ibd. S.17.
[18] M. Bourgeois, ibd. S. 27.
[19] M. Bourgeois, ibd. S. 27.
[20] Wittenbrock, ibd. S. 18.
[21] Info: Jean Kind.
[22] M. Bourgeois, ibd. S. 27.
[23] Fünf Jahre Bauen an der Saar. Sonderausgabe des "Bau-Anzeiger für das Saarland". Saarbrücken 1952. S. 40.
[24] M. Bourgeois, ibd. S. 27.
[25] Wittenbrock, ibd., S. 19.
[26] "Eine Kulturstätte europäischen Formats. Das neue Gebäude der Maréchal-Ney-Schule seiner Bestimmung übergeben." In: "Saar- Volksstimme" vom 8. November 1949.
[27]
M. Bourgeois, ibd. [S. 28].
[28]
Mission Diplomatique Française en Sarre. Ibd. S. 6 und 7
[29] Wittenbrock, ibd. S. 20.
[30] Küppers, ibd. S. 51; Von der Stunde 0 zum Tag X, S. 265. L'enfant et nous. Revue française, ibd. [S. 28].
[31] Küppers, ibd. S. 166, Anm. 163.
[32] Wittenbrock, Rolf. Deutsch-Französisches Gymnasium Saarbrücken. In: Memotransfont:
http://www.memotransfront.uni-saarland.de/dtfrz_gymnasium.shtml
[33] Die Nennung des Vornamens "Michel" in "memotransfront " beruht (wie der Autor bestätigt) auf einem Irrtum.
[34] Oranna Dimmig. Die französischen Urbanisten an der
Saar 1945 bis 1947. In: Kunstlexikon Saar: Architektur.
http://www.kunstlexikon-saar.de/architektur/artikel/-/aspekte-die-franzoesischen-urbanisten-an-der-saar-1945-bis-1947/100/
[35] wie Anm. [32]
|
Sources et Littérature
|
- Küppers, Heinrich. Bildungspolitik im Saarland 1945 - 1955. Veröffentlichungen der Kommission für saarländische Landesgeschichte
und Volksforschung XIV. Saarbrücken 1984. S. 113, Anm. 271.
- Wittenbrock, Rolf. Vom Collège Maréchal Ney zum Deutsch-Französischen Gymnasium. In: Deutsch-Französisches Gymnasium (Hg.),
Deutsch-Französisches Gymnasium 1961–1986, Saarbrücken 1986. S. 17-29.
- Wittenbrock, Rolf. Deutsch-Französisches Gymnasium Saarbrücken. In: Rainer Hudemann unter Mitarbeit von Marcus Hahn, Gerhild
Krebs und Johannes Großmann (Hg.): Stätten grenzüberschreitender Erinnerung - Spuren der Vernetzung des Saar-Lor-Lux-Raumes im 19. und 20. Jahrhundert. Lieux de la mémoire transfrontalière - Traces et réseaux dans l’espace Sarre-Lor-Lux aux 19e et 20e siècles,
Saarbrücken 2002, 3., technisch überarbeitete Auflage 2009. Publiziert als CD-ROM sowie im Internet unter
www.memotransfront.uni-saarland.de. URL des zitierten Artikels: http://www.memotransfront.uni-saarland.de/dtfrz_gymnasium.shtml
- Kunstlexikon Saar.
Ein Forschungsprojekt des Instituts für aktuelle Kunst im Saarland an der Hochschule der Bildenden Künste Saar. Architektur. http://www.kunstlexikon-saar.de/architektur/artikel/-/aspekte-die-franzoesischen-urbanisten-an-der-saar-1945-bis-1947/100/
- Mission Diplomatique Française en Sarre (Hg.). Lycée Maréchal Ney Sarrebruck. Saarbrücken, o.J. (1953).
- L'enfant et nous. Revue française et internationale d'information culturelle et sociale. No.10. Paris, o.J. (ca.1953). [Ohne Seitenzahlen].
ANNEXE
|
Organisation des Etudes au Lycée Maréchal Ney entre 1946 et 1959
par Jean Kind, Sélestat, ancien élève du Lycée. (Lisez aussi ses souvenirs de cette époque.)
Le cycle d'études à l'école, au collège et au lycée Maréchal Ney dans les années 1946-1956, et probablement jusqu'au moment où
l'établissement est devenu le DFG (Deutsch-Französisches Gymnasium),
depuis les petites classes du primaire jusqu'au baccalauréat en terminale, était relativement simple et clair.
La scolarité francophone comportait trois cycles :
A) L'école primaire où les classes allaient de la 12ème jusqu'à la
7ème (6 années).
12ème et 11ème (cours préparatoire), aujourd'hui CP1 et CP2 ;
c'étaient deux classes où on commençait par le jeu à éveiller les
petits à l'alphabet, aux lettres et aux chiffres, aux collages et
coloriages ainsi qu'aux leçons de choses.
10ème et 9ème (cours élémentaire), aujourd'hui CE1 et CE2 ; les
enfants commençaient à lire, écrire, calculer, dessiner et à exercer
leur mémoire en comprenant et retenant leurs lectures.
8ème et 7ème (cours moyen), aujourd'hui CM1 et CM2 ; les élèves
apprenaient la grammaire, l'orthographe, l'arithmétique, l'histoire
de France, la géographie de la France, et développaient leur
mémoire en apprenant de nombreuses récitations. Ils recevaient des
leçons de morale, de civisme, apprenaient la discipline et le
respect dû aux grandes personnes et en particulier à l'instituteur.
Ce cycle était sanctionné par le "certificat d'études" qui
prouvait une culture de base permettant aux enfants qui le
voulaient de quitter l'école pour aller apprendre un métier.
En fin de classe de 7ème c'était aussi le moment de passer
"l'examen d'entrée en 6ème" pour ceux qui voulaient entrer au
collège et continuer leur scolarité.
B) Le collège où les classes allaient de la 6ème à la 3ème (4
années)
- Les filles étaient séparées des garçons
- Il y avait deux sections : "Classique (C)" et "Moderne (M)". En classes C on apprenait le Latin et le Grec. En classes M on
apprenait une, puis deux langues vivantes, une première
en 6ème et 5ème, avec la seconde en 4ème et 3ème. Les deux langues
vivantes étaient l'allemand et l'anglais.
- L'enseignement comportait aussi les mathématiques, le
français, l'histoire, la géographie, les sciences naturelles,
l'histoire de l'art, l'éducation physique.
- Une troisième section était appelée "classes sarroises" de
la 6ème à la 4ème incluse ; elle était destinée aux élèves sarrois
afin de leur permettre une meilleure assimilation du français nécessaire à leur regroupement avec les
élèves français en classe de 3ème ; les plus avancés rejoignaient
les classes françaises déjà en 5ème ou en 4ème.
Ce cycle conduisait en fin de 3ème à un examen qui délivrait le
BEPC (Brevet d'Etudes du Premier Cycle du second degré). En fin de
cycle certains élèves quittaient l'établissement pour soit entrer
dans la vie active (apprentis chez un patron), soit entrer à
l'Ecole Normale (pour devenir instituteur). Les autres entraient
au lycée, le BEPC faisant foi de leur aptitude.
C) Le lycée dont les classes vont de la 2ème à la "terminale". (3
années).
- Il y avait en plus au lycée Maréchal Ney, après cette
dernière classe, deux classes préparatoires aux grandes écoles
(Math-Sup. et Math-Spé.) qui ont cessé d'exister en fin 55
par manque de candidats ; les prétendants sont alors allés à
Strasbourg ou à Nancy.
- Deux sections existaient pour les classes de 2ème et 1ère
; Une section "Classique A, B" pour les études plutôt littéraires,
et une section "Moderne C,M" pour des études plutôt
scientifiques. Bien entendu les "Classique" du premier cycle bons
en sciences pouvaient virer vers le "Moderne " du second cycle, et
inversement les "Moderne" faibles en sciences au
premier cycle pouvaient entrer dans le "Classique" du second cycle.
C'était assez souple et il y avait peu d'echecs scolaires ;
Cependant la proportion d'élèves qui
faisaient ce virement était faible.
- Un "Baccalauréat 1ère partie" sanctionnait le "tronc
commun" des classes de 2ème et 1ère et ouvrait le droit à ceux qui
l'avaient réussi à entrer en terminale.
- La terminale comportait trois possibilités : Mathématiques
élémentaires (Math-Elem), Sciences Expérimentales (Sc-Ex),
Philosophie (Philo).
* La première donnait une formation élémentaire aux
sciences exactes (Maths, Physique, Chimie). Elle ouvrait la voie aux
études supérieures (sciences fondamentales, Math
Sup, Math Spé, puis entrée aux grandes écoles).
* La seconde délivrait une formation orientée vers
les études supérieures universitaires en sciences appliquées
(Physique, Chimie, Botanique, Biologie, Géologie, Pharmacie, Médecine...).
* Quant à la classe de Philosopie elle conduisait aux
études supérieures humanistes (Droit, Commerce, Social,
Comptabilité, Gestion, Secrétariat.....).
- En fin de terminale l'examen était le "Baccalauréat 2ème
partie" qui ouvrait aux lauréats le droit d'accès aux études
supérieures (Universités, classes préparatoires et entrée aux grandes écoles telles Hautes Etudes Commerciales -HEC- ,
l'X -Polytechnique-, Ecole Centrale -Direction d'entreprises
publiques ou privées-, Normale Sup - Enseignement,
Professeurs-, ENI -Ecoles Nationales d'Ingénieurs-, Ecole des
Mines..... etc.).
Après leur baccalauréat beaucoup d'élèves passaient à l'université,
quelques-uns entraient en classes préparatoires, certains se
dirigeaient vers l'enseignement et d'autres embrassaient une
carrière militaire. Il y avait une majorité de filles qui entraient
à l'université, peu d'entre-elles entraient en grande école à cause
de la longueur, difficulté et sévérité des études, mais bon nombre
étaient en âge de se marier pour fonder une famille. Elles étaient
quand même nombreuses à embrasser une profession après deux ou trois
ans d'études supérieures universitaires ou écoles ouvertes aux
métiers féminins (secrétaires, comptables, laborantines,
puéricultrices, infirmières, institutrices ....) dans le privé ou
dans le public.
COMMENTAIRES (de Jean Kind):
Le cursus scolaire des années 40, 50 et 60 (jusqu'en 68,
année de la soi-disant révolution culturelle en France où c'est
plutôt le chaos qui s'est installé) était relativement simple et
clair. Il était très efficace pour amener les gens à la vie
active. Sa finalité n'était pas d'apprendre aux individus un
métier mais de dispenser un savoir fondamental, une
culture générale qui permettait d'accéder à une profession ou
d'aborder des études supérieures pour devenir cadre. Il n'était
pas destiné à former directement les gens à une spécialité; Il
formait des êtres intelligents adaptables à toutes sortes de
métiers et non pas des robots perdus hors de leur spécialité.
C'était quand même du point de vue social une bien meilleure
ouverture vers l'emploi.
|
Cette page fut commencée le 10 novembre 2012 et modifiée pour la dernière fois le 14 avril 2017
> Zur deutschen Fassung dieser Seite >Version allemande de cette page
nach oben / en haut
|
zurück / page précédente <---------> weiter / page suivante
wwwonline-casino.de
(Total depuis 2008)
Home (vers la Page d'accueil) > www.saar-nostalgie.de
|