Prisonniers de guerre rapatriés :
Les prisonniers
de guerre et les internés qui purent rentrer après la Seconde Guerre mondiale
en Allemagne et en Autriche, furent nommés « Heimkehrer »
(prisonniers de guerre rapatriés). On appelait « Spätheimkehrer »
(prisonniers rapatriés tardivement), d’après la loi, tous ceux qui furent
libérés seulement après 1946, les derniers à partir d’octobre 1955, à la suite
des pourparlers du chancelier allemand Konrad Adenauer. « La rentrée des
dix mille » ("Die Heimkehr der Zehntausend") qui s’est
terminée en janvier 1956, a touché la République et a montré définitivement que
plus d’un million d’hommes étaient morts ou avaient disparu au cours de leur
captivité en Russie.
Mon cadeau de Noël le plus merveilleux
Mon père se
trouvait comme soldat d’abord en France et plus tard en Russie. Ma naissance était due aux circonstances
heureuses d’une permission en août
1941. Neuf mois plus tard il reçut en Ukraine un télégramme de ma tante Paula
l’informant que j’avais vu le jour. Elle devait le savoir comme témoin de ma
naissance à la maison n° 4 au Hüttenberg à Neunkirchen.
En 1948 j’avais 6
ans et j’entrai à l’école primaire. Mes premières vacances ont commencé deux
jours avant Noël. A mon réveil, le premier jour, je me levai et me rendis en
pyjama à la cuisine. Ma mère faisait déjà s’entrechoquer la vaisselle en préparant
notre petit déjeuner comme d’habitude. Mais ce matin-là je vis quelque chose
d’extraordinaire à la cuisine. Qu’est-ce que c’était qui pendait sur la
chaise ? Je demandai, étonné et incrédule : « L’enfant Jésus est-il
déjà passé et m’a apporté un
pantalon comme cadeau de Noël ? » Et j’aperçus encore quelque
chose d’étrange : Sur la table se trouvait une grande coupe en verre avec
des petits gâteaux – deux jours avant Noël déjà ! Ce n’était pas
possible ! Certes ma mère avait aidé l’enfant Jésus déjà plusieurs fois en
préparant des petits gâteaux. Nous avions même eu le droit de l’aider et de les
faire cuire. Mais d’habitude, le lendemain matin les petits gâteaux avaient disparu et nous devions attendre le
jour de Noël pour les revoir au cours de la distribution des cadeaux. Mais
cette année, ils se trouvaient déjà aujourd’hui sur la table de la
cuisine ?
Ma mère me
dit : « Va voir dans la chambre à coucher ! » Dans la
chambre à coucher ? Mais j’en étais sorti, et je n’avais rien vu dans l’obscurité.
Curieux, j’y rentrai et vis une énorme surprise !
Un homme était
couché dans les grands lits jumeaux où ma mère et mon frère Klaus dormaient
d’habitude. Ce dernier était de trois
ans mon aîné, et il se trouvait maintenant à côté de cet homme, dans ses bras. Je
sus tout de suite que c’était mon père dont ma mère avait toujours parlé. Elle
nous avait dit qu’il était prisonnier de guerre et que nous attendions
un jour sa libération. Je ne l’avais jamais vu pendant ma petite vie,
c’est-à-dire jamais consciemment. En 1943, pendant une permission, il était
rentré pour la dernière fois avant la fin de la guerre. J’avais à ce moment-là
seulement un an. Alors je ne m’en souvenais plus (sur la photo à droite on peut
me voir sur ses genoux ).
Donc je rejoignis
timidement mon père au lit, et ensuite il nous raconta qu’il venait de rentrer
cette nuit de la Russie. Lui et ses camarades avaient traversé en train toute
cette longue distance pendant plusieurs jours. Une fois enfin arrivés dans les
premières gares d’Allemagne, ils furent accueillis avec des cris de joie par des
gens tout à fait inconnus qui leur tendaient des sandwichs et des petits gâteaux
par les fenêtres des wagons et se réjouissaient de les voir rentrer enfin chez eux. Mon père avait gardé
et amené les petits gâteaux pour ses deux garçons. Ainsi, cette année,
exceptionnellement, il y avait déjà avant les fêtes des gâteaux de Noël sur la
table. Et à l’âge de six ans, j’avais enfin le plaisir de faire la connaissance de
mon père !
Le premier jour
d’école, après les vacances de Noël, notre institutrice nous demanda ce que
nous avions eu comme cadeau à Noël. Mes camarades parlèrent de vêtements, de
jouets et d’autres choses. Quand ce fut mon tour, je dis seulement, heureux et
fier : « A moi,
l’enfant Jésus a apporté comme cadeau : mon père ! »
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Resumen de este cuento en español: (de Rainer Freyer)
Cuando
tenía 6 años, tuve una Navidad muy especial porque
recibí el más bonito regalo de mi vida. Al levantarme
la mañana de Noche Buena de 1948 tuve una sorpresa cuando
fui a la cocina de nuestro apartamento. Vi en una silla un pantalón
que no había visto antes. Le pregunté a mi mamá,
que estaba preparando el desayuno: “¿Qué es esto?
¿Es mi regalo de Navidad?” No había notado que era
un pantalón de adulto. Después vi unas galletas de Navidad
que estaban en una bandeja sobre la mesa – normalmente no había
galletas en la mesa antes de Navidad – y dije sorprendido: “¿Ya
ha venido el Niño Jesús?” Mi madre no dijo nada, sonrió
y me mandó a su dormitorio. Para mi gran sorpresa vi a mi
hermano mayor en la cama de mi madre en los brazos de un hombre
al que no conocía. Pero de repente me di cuenta de que ese
hombre desconocido debía de ser mi papá a quien antes
no había visto nunca en mi vida.
Yo
sabía que mi padre había combatido como soldado alemán
en Rusia durante la guerra mundial y vivido allí como prisionero
de guerra desde el fin de la guerra. Me explicaron que había
vuelto de Rusia y llegado a casa durante esta noche. Nadie había
informado a mi mamá antes, y ella se había elevado
una sorpresa con su llegada.
Mi
papá nos contó que en las primeras estaciones alemanas
donde el tren había parado había mucha gente, que
quería darles la bienvenida a los repatriados y les habían
ofrecido galletas de Navidad a través de las ventanillas
del tren. Mi papá nos había traído un par,
que eran las que yo había visto en la cocina.
En
aquel entonces, yo iba a la escuela primaria. El primer día
después de las vacaciones de Navidad nuestra maestra nos
preguntó qué regalos habíamos recibido. Cuando
me tocó a mí, dije orgullosamente: “El Niño
Jesús me ha traído a mi papá.”
Rainer
Freyer, diciembre de 2003
Se puede leer este cuento en francés - ver más arriba; y también en alemán, ver:
Vati kommt heim.
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Cette page fut commencée le 5 février 2014 et editée le 25 mars 2020
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